Depuis sa création en 1974, l’Association des cadres et professionnels de l’Université de Montréal (ACPUM) a été un acteur majeur dans l’amélioration des conditions de travail des personnes cadres et professionnelles au sein de l’établissement. Revenons sur son histoire marquée par des luttes, des négociations et des réalisations significatives.

Dans le texte qui suit (3e de la série), nous vous présentons les principaux faits d’armes survenus de 2005 à 2009, où les membres se sont mobilisés, entre autres pour une structure de rémunération plus équitable.

2005 à 2009 : la mobilisation au cœur de l’action de l’ACPUM

Pour les 50 ans de l’ACPUM, j’ai eu le mandat de me replonger dans les grandes réalisations de notre Association des années 2005 à 2009. Une période riche en événements, en oppositions et en changements pour l’ACPUM.

Au cours de cette période, deux personnes se sont succédé à la présidence de l’ACPUM. Tout d’abord, madame Christine Léonard, première femme présidente de l’ACPUM, de 2005 à 2008, suivie de monsieur Bruno Viens en 2009. 

Des luttes marquées par la mobilisation

Pour l’année 2005-2006, les priorités fixées par I’ACPUM étaient la nouvelle structure salariale des cadres et des personnes professionnelles, la négociation du protocole ainsi que les conditions de travail des membres sur fonds spéciaux. Ces priorités seront d’ailleurs les chevaux de bataille de l’ACPUM pour les quatre années suivantes.

En 2007, le dossier de la nouvelle structure de rémunération aura été sans aucun doute l’élément le plus marquant de l’année. Dès sa mise en place le 2 février 2007, la nouvelle structure de rémunération a suscité controverses et insatisfactions pour un grand nombre de membres qui ont l’impression que l’Université ne reconnaît plus leur dévouement, leurs responsabilités et les heures supplémentaires à régler les urgences. Les bénévoles et la permanence de l’ACPUM ont vite été submergés d’appels et de courriels d’insatisfactions. L’ACPUM doit agir rapidement pour soutenir ses membres! Plus de 300 demandes de révision individuelles sont déposées. 

Devant l’ampleur du mécontentement, le conseil d’administration convoque une Assemblée générale spéciale le mardi 13 février. Fait sans précédent à l’époque, plus de 300 membres y assistent. Ils mandatent l’ACPUM d’entreprendre les recours appropriés afin que leurs droits soient protégés, que des correctifs soient apportés à la nouvelle structure de rémunération et que l’Université respecte dans son entièreté le protocole, échu depuis décembre 2006. Invitée à préciser ses attentes, l’ACPUM rencontre la Direction des ressources humaines de l’UdeM le 22 mai 2007 afin de déposer des demandes de correctifs.


Un groupe de travail sur la nouvelle rémunération est rapidement créé et des activités de mobilisation et d’information sont organisées.

Les moyens de pressions

Ainsi, une manifestation est tenue le 30 mars 2007 sur l’heure du midi où plus de 200 membres ont participé à une grande marche sur le boulevard Édouard-Montpetit. En parallèle, des centaines de membres participent à des rencontres d’informations organisées par le Conseil d’administration. Plus de 6 000 tracts sont distribués sur le campus lors de plusieurs événements universitaires.

De plus, un grand rassemblement a lieu en juin 2007 devant la tour du rectorat où participent près de 400 membres qui viennent affirmer leur mécontentement. Jamais dans l’histoire de l’ACPUM un tel sujet n’aura mobilisé autant de personnes. Une autre AGS aura lieu vers la mi-juin où les membres réitèrent leurs demandes.

Le 14 juin 2007, les membres apprennent avec soulagement que des bonifications seront apportées à la nouvelle structure et à ses règles de gestion. Il restera toutefois plusieurs irritants importants, soit le demi-effet de la rétroactivité salariale pour l’année 2004 au lieu d’un plein effet, ainsi que l’application de la progression salariale établie au 1er juin 2007 plutôt qu’au 1er juin 2004. 

En 2008, les efforts de mobilisation et de communication de l’ACPUM se poursuivent avec le renouvellement du protocole, la nouvelle structure de rémunération et l’implantation d’un cadre de gestion pour les employés et employées sur fonds spéciaux. Une entente est conclue en octobre 2008 et inclut plusieurs éléments positifs au chapitre de la dotation, des heures supplémentaires, des accommodements travail-famille, ainsi que des améliorations salariales. Cette entente est entérinée à 96 % par l’Assemblée générale spéciale du 22 octobre 2008. La signature officielle de ce protocole a lieu le 12 janvier 2009.


2008-2009 : de grands bouleversements au sein de l’ACPUM

Les administrateurs ont travaillé tout l’été 2008 pour contrer le maraudage syndical et pour sensibiliser les professionnelles et professionnels sur fonds de recherche à demeurer avec l’ACPUM. Toutefois, les personnes visées par la requête en accréditation décident majoritairement d’adhérer à une centrale syndicale. L’ACPUM perd ainsi près de 400 membres. Néanmoins, l’ACPUM demeure l’association de cadres et de professionnels la plus importante du réseau universitaire québécois avec plus de 970 membres.

La situation fébrile dans laquelle se retrouve l’ACPUM, durant et après la période d’accréditation des employés et employées  des fonds de recherche, provoque une réflexion concernant l’avenir même de celle-ci. Existe-t-il des solutions permettant à l’ACPUM de se prémunir du maraudage, tout en permettant d’atteindre son objectif principal : la défense des membres?

Après plusieurs réflexions et discussions, le conseil d’administration de l’ACPUM présente un projet d’association accréditée  aux membres lors d’une Assemblée générale spéciale le 22 octobre 2008. Le projet est alors adopté et l’ACPUM concentre son énergie et ses effectifs à réaliser ce mandat en plus de continuer à accompagner et défendre ses membres.

C’est ainsi que l’Association commence un travail colossal : signature de cartes, appels téléphoniques, modification du Règlement général de façon transitoire, communiqués, dépôt de la demande. Malgré tous ces efforts, le Tribunal administratif du travail rejette la demande, à la grande déception de plusieurs. Cette démarche a permis de confirmer le désir des cadres et professionnels de demeurer ensemble au sein d’une association indépendante et forte. 

À la suite de ce jugement, les membres sont convoqués à une nouvelle Assemblée générale spéciale le 26 mars 2009 afin de déterminer si l’Association doit poursuivre le projet d’accréditation ou revenir à ce qu’elle était préalablement à sa requête en accréditation. La majorité des membres présents ont voté pour la deuxième option, réitérant leur confiance envers l’ACPUM.


Aujourd’hui, l’ACPUM est toujours active et est fière de représenter plus de 1 500 membres quotidiennement ! 


Martine Huard Guillemette

Depuis sa création en 1974, l’Association des cadres et professionnels de l’Université de Montréal (ACPUM) a été un acteur majeur dans l’amélioration des conditions de travail des personnes cadres et professionnelles au sein de l’établissement. Revenons sur son histoire marquée par des luttes, des négociations et des réalisations significatives.

Dans le texte qui suit (3e de la série), nous vous présentons les principaux faits d’armes survenus de 2005 à 2009, où les membres se sont mobilisés, entre autres pour une structure de rémunération plus équitable.

2005 à 2009 : la mobilisation au cœur de l’action de l’ACPUM

Pour les 50 ans de l’ACPUM, j’ai eu le mandat de me replonger dans les grandes réalisations de notre Association des années 2005 à 2009. Une période riche en événements, en oppositions et en changements pour l’ACPUM.

Au cours de cette période, deux personnes se sont succédé à la présidence de l’ACPUM. Tout d’abord, madame Christine Léonard, première femme présidente de l’ACPUM, de 2005 à 2008, suivie de monsieur Bruno Viens en 2009. 

Des luttes marquées par la mobilisation

Pour l’année 2005-2006, les priorités fixées par I’ACPUM étaient la nouvelle structure salariale des cadres et des personnes professionnelles, la négociation du protocole ainsi que les conditions de travail des membres sur fonds spéciaux. Ces priorités seront d’ailleurs les chevaux de bataille de l’ACPUM pour les quatre années suivantes.

En 2007, le dossier de la nouvelle structure de rémunération aura été sans aucun doute l’élément le plus marquant de l’année. Dès sa mise en place le 2 février 2007, la nouvelle structure de rémunération a suscité controverses et insatisfactions pour un grand nombre de membres qui ont l’impression que l’Université ne reconnaît plus leur dévouement, leurs responsabilités et les heures supplémentaires à régler les urgences. Les bénévoles et la permanence de l’ACPUM ont vite été submergés d’appels et de courriels d’insatisfactions. L’ACPUM doit agir rapidement pour soutenir ses membres! Plus de 300 demandes de révision individuelles sont déposées. 

Devant l’ampleur du mécontentement, le conseil d’administration convoque une Assemblée générale spéciale le mardi 13 février. Fait sans précédent à l’époque, plus de 300 membres y assistent. Ils mandatent l’ACPUM d’entreprendre les recours appropriés afin que leurs droits soient protégés, que des correctifs soient apportés à la nouvelle structure de rémunération et que l’Université respecte dans son entièreté le protocole, échu depuis décembre 2006. Invitée à préciser ses attentes, l’ACPUM rencontre la Direction des ressources humaines de l’UdeM le 22 mai 2007 afin de déposer des demandes de correctifs.


Un groupe de travail sur la nouvelle rémunération est rapidement créé et des activités de mobilisation et d’information sont organisées.

Les moyens de pressions

Ainsi, une manifestation est tenue le 30 mars 2007 sur l’heure du midi où plus de 200 membres ont participé à une grande marche sur le boulevard Édouard-Montpetit. En parallèle, des centaines de membres participent à des rencontres d’informations organisées par le Conseil d’administration. Plus de 6 000 tracts sont distribués sur le campus lors de plusieurs événements universitaires.

De plus, un grand rassemblement a lieu en juin 2007 devant la tour du rectorat où participent près de 400 membres qui viennent affirmer leur mécontentement. Jamais dans l’histoire de l’ACPUM un tel sujet n’aura mobilisé autant de personnes. Une autre AGS aura lieu vers la mi-juin où les membres réitèrent leurs demandes.

Le 14 juin 2007, les membres apprennent avec soulagement que des bonifications seront apportées à la nouvelle structure et à ses règles de gestion. Il restera toutefois plusieurs irritants importants, soit le demi-effet de la rétroactivité salariale pour l’année 2004 au lieu d’un plein effet, ainsi que l’application de la progression salariale établie au 1er juin 2007 plutôt qu’au 1er juin 2004. 

Aussi, c’est en 2007 que l’ACPUM conclut une entente avec l’employeur concernant l’accès à l’affichage pour le personnel surnuméraire. Désormais, l’Université doit privilégier le personnel surnuméraire et remplaçant, tant sur les fonds courants que sur les fonds spéciaux à l’emploi de l’UdeM depuis plus de six mois, avant d’afficher à l’externe.

En 2008, les efforts de mobilisation et de communication de l’ACPUM se poursuivent avec le renouvellement du protocole, la nouvelle structure de rémunération et l’implantation d’un cadre de gestion pour les employés et employées sur fonds spéciaux. Une entente est conclue en octobre 2008 et inclut plusieurs éléments positifs au chapitre de la dotation, des heures supplémentaires, des accommodements travail-famille, ainsi que des améliorations salariales. Cette entente est entérinée à 96 % par l’Assemblée générale spéciale du 22 octobre 2008. La signature officielle de ce protocole a lieu le 12 janvier 2009.


2008-2009 : de grands bouleversements au sein de l’ACPUM

Les administrateurs ont travaillé tout l’été 2008 pour contrer le maraudage syndical et pour sensibiliser les professionnelles et professionnels sur fonds de recherche à demeurer avec l’ACPUM. Toutefois, les personnes visées par la requête en accréditation décident majoritairement d’adhérer à une centrale syndicale. L’ACPUM perd ainsi près de 400 membres. Néanmoins, l’ACPUM demeure l’association de cadres et de professionnels la plus importante du réseau universitaire québécois avec plus de 970 membres.

La situation fébrile dans laquelle se retrouve l’ACPUM, durant et après la période d’accréditation des employés et employées  des fonds de recherche, provoque une réflexion concernant l’avenir même de celle-ci. Existe-t-il des solutions permettant à l’ACPUM de se prémunir du maraudage, tout en permettant d’atteindre son objectif principal : la défense des membres?

Après plusieurs réflexions et discussions, le conseil d’administration de l’ACPUM présente un projet d’association accréditée  aux membres lors d’une Assemblée générale spéciale le 22 octobre 2008. Le projet est alors adopté et l’ACPUM concentre son énergie et ses effectifs à réaliser ce mandat en plus de continuer à accompagner et défendre ses membres.

C’est ainsi que l’Association commence un travail colossal : signature de cartes, appels téléphoniques, modification du Règlement général de façon transitoire, communiqués, dépôt de la demande. Malgré tous ces efforts, le Tribunal administratif du travail rejette la demande, à la grande déception de plusieurs. Cette démarche a permis de confirmer le désir des cadres et professionnels de demeurer ensemble au sein d’une association indépendante et forte. 

À la suite de ce jugement, les membres sont convoqués à une nouvelle Assemblée générale spéciale le 26 mars 2009 afin de déterminer si l’Association doit poursuivre le projet d’accréditation ou revenir à ce qu’elle était préalablement à sa requête en accréditation. La majorité des membres présents ont voté pour la deuxième option, réitérant leur confiance envers l’ACPUM.


Aujourd’hui, l’ACPUM est toujours active et est fière de représenter plus de 1 500 membres quotidiennement ! 


Martine Huard Guillemette